Faire découvrir la région de Marrakech à mon papa, en mode zen puisqu’il a 80 ans.
4 jours / 3 nuits
En voiture depuis Casablanca
Deux
Logement & petit-déjeuner
Deux chambres de deux
5000 dhs - 480€
4920 dhs - 473€
Du 27 au 30 mars, mon papa et moi avons pris la route pour parcourir 700km – de Casablanca à Marrakech et ses environs.
Les autoroutes marocaines sont belles et bien entretenues. Le coût du péage entre Casablanca et Marrakech est de 80 dhs (aller). A partir de mon domicile (centre de Casa), il faut compter 2h30 de trajet.
Il y a des stations-service (avec restos et sanitaires propres) tout du long. Pour le déjeuner, nous avons opté pour le sandwich maison que l’on a dégusté au soleil, bien posés sur nos petites chaises Decathlon. Après s’être sustenté, notre première escale fut le Jardin Secret.
Pour se garer proche de celui-ci, il faut parcourir une partie de la médina en voiture. La patience et la zen attitude sont de mise, mais c’est tout à fait possible – et non négligeable lorsqu’on voyage avec un senior. Je ne connais pas le prix exact du parking – ni même s’il y en a un, j’ai donné une pièce de 10 dhs au gardien et il semblait satisfait.
Il se situe dans la médina de Marrakech et, il n’y pas à dire, c’est son principal atout. Il te permet de faire une petit pause au milieu du vacarme et de la folie ambiante de la ville. J’ai demandé à mon papa de le décrire en un mot, il m’a répondu spontanément : c’est inattendu. Effectivement, lorsqu’on est devant le bâtiment, difficile d’imaginer ce qui se cache derrière la porte. Malheureusement, le droit d’entrée est à 100 dhs (50 dhs pour les marocains – pas les résidents)… ou heureusement… je ne sais pas… mais si le prix était modique, il y a aurait probablement plus de monde et le lieu serait moins paisible.
Est-ce que ça en vaut la peine ? Oui, si tu te balades dans la médina depuis plusieurs heures et que tu n’en peux plus du bruit, des sollicitations, des scooters, de la chaleur,… tu seras content d’y faire un break.
Personnellement, au delà de la petite visite, je te conseille de prendre un livre dans ton sac à dos, te poser sur un banc du jardin et profiter de sa zenitude.
Je te laisse visiter le site pour y découvrir son histoire.
Nous avons repris la route pour nous rendre à notre premier logement : Le Domaine du Douar.
Il se trouve à 17 km de la médina de Marrakech (30 minutes en voiture) et il est facilement accessible (avec les coordonnée GPS).
Cet établissement est situé dans un douar, à l’abri d’un haut mur d’enceinte. Il possède un grand parking sécurisé non couvert – c’est à dire exposé au soleil.
Ma première impression fut le sentiment d’arriver dans un club de vacances miniature. Tout y est : piscine, transats, terrain de pétanque, table de ping-pong, terrain de tennis, billard… Le jardin est grand, beau et bien entretenu.
Le domaine possède tous les atouts pour passer un agréable séjour. Un +++ pour la grande piscine chauffée et la piscine privée – accessible aux deux villas (formule familiale) la bordant.
Nous avons reçu un super accueil – avec le traditionnel thé et les biscuits – dans le petit salon de réception. Abderrafiaa prend soin de toi dès ton arrivée, il est très professionnel, sympathique, discret et disponible.
Les chambres sont très belles : spacieuses, propres, fonctionnelles et confortables. La décoration est jolie et sobre, entre le moderne et le local. Literie impeccable, lampes de chevet, lumière tamisée, grand miroir en pied. J’ai tout adoré!
Ma salle de bain (et celle de mon papa) était grande et agréable. Eau chaude, pression, des crochets pour pendre ses vêtements, petit banc pour faciliter la vie aux seniors (par exemple), tapis de sortie de douche. Un 10/10 !
Absolument rien à redire sur l’hébergement, tout était parfait !
Il y a un bar extérieur (avec alcool) et un restaurant. De mon point de vue, il s’agit du seul point négatif de cet établissement : la restauration est médiocre.
C’est regrettable pour deux raisons : premièrement, au Maroc on peut déguster des petits-déjeuners et des tajines de qualité à tous les coins de rue. Dans un établissement de cette gamme, cela ne devrait pas être un problème. Deuxièmement, le lieu étant excentré, il est difficile de se sustenter ailleurs, d’autant plus lorsqu’on est accompagné d’un senior et/ou qu’on ne possède pas de véhicule.
Les prix de la carte sont en € – ce que je trouve difficilement compréhensible alors que nous sommes au Maroc.
Le petit déjeuner est compté en supplément et coûte cher (15€ par personne).
Il est très basique et – à mon sens – pas très frais.
Un bon petit déjeuner marocain n’est pas difficile à mettre en oeuvre : proposer des petites coupelles d’huile d’olive, fromage frais, confiture et miel. Une omelette, du thé, du café, du jus d’orange et du pain (khobs) frais. A ce prix, j’ajouterais même une coupelle d’amlou, des « Vache qui rit », un yaourt et une confiture maison !
De plus, l’inclure dans le prix de la chambre me semble de base pour ce type d’établissement.
Le tajine Kefta du dîner était également très moyen : peu de viande, une sauce tomate peu épicée au goût industriel, le tout servi avec des batbout et pas de khobs (pain) proposé. Prix : 11€ par personne.
Je cuisine des tajines régulièrement et j’en mange tout autant à l ‘extérieur… ça me surprend…
Par contre le restaurant sous la tente est joli et le service est impeccable !
J’y retournerai avec mon mari sans aucun doute. Pour la beauté et le calme du domaine, la gentillesse du personnel, les chambres confortables et l’infrastructure – surtout la grande piscine chauffée. J’y resterai probablement plus longtemps pour faire un vrai break et une coupure avec la vie trépidante que l’on mène à Casablanca. Toutefois nous irions nous restaurer à l’extérieur s’il n’y a pas d’amélioration d’ici là… je ne demande qu’à updater cet article en recommandant à 100% cette destination car, au delà de la restauration, les différentes prestations sont juste parfaites !
Nous avons quitté le domaine vers 11h30 pour nous rendre dans le désert d’Agafay (en passant par le Carrefour Market de Marrakech afin de se ravitailler en eau et sandwichs. Merci la lunchbox Decathlon hyper pratique !).
Depuis le centre ville, il faut compter 30-40min de route pour l’atteindre, dont quelques kilomètres de piste en fin de parcours – accessible à tous les véhicules (ceci dit, je ne m’y risquerais pas avec un véhicule bas).
Je me suis déjà rendue dans ce désert (de pierres), et ce camp n’est pas totalement isolé (comme c’est le cas pour Be Agafay par exemple), mais le lieu est néanmoins paisible et reposant.
Arrivé au Ngayan Camp, nous sommes accueillis par Lotfi – l’employé du camp qui est d’une incroyable gentillesse, il restera prévenant et disponible tout du long. Un thé et des biscuits nous sont servis, on se repose tranquillement et Omar (le propriétaire) arrive. Il s’installe près nous, et nous discutons. Omar aime parler et partager son expérience. Après quoi, il nous propose de faire le tour du camp et nous présente les différentes chambres et tentes – tout en nous racontant le création de son établissement et les travaux qu’il a entrepris. Etant donné que nous n’étions que quatre résidents ce soir là, nous avions l’opportunité de choisir la chambre/tente qui nous convenait. C’est toujours appréciable ! Nous n’avons pas fait grand chose durant ces vingt-quatre heures et c’était le but : se reposer et profiter du cadre de ce camp écologique, à la conception simple mais efficace. Papa a sorti son livre et j’ai commencé à rédiger les articles pour le blog. Plus tard… nous avons grimpé la colline pour observer le coucher du soleil. Sublime !
Nous avons dîné d’un délicieux tajine de boeuf, amandes et pruneaux (préparé par une dame du village), accompagné de trois salades (marocaine, lentilles et carotte/orange). Après quoi, on nous a servi un dessert (un flan, une banane et des fraises). L’eau minérale, le café et le thé sont servis à volonté. Concernant le prix des repas, il faut en discuter directement avec Omar par message avant ton arrivée car cela varie en fonction du souhait du client.
(A savoir que le camp étant excentré, il n’y a pas vraiment d’alternative.)
Nous avons papoté tranquillement avant de regagner nos pénates respectives. Repus et satisfaits de cette belle journée
Pour ma part, j’ai choisi une tente et j’ai adoré l’expérience ! Elle est isolée de l’intérieur par une paroi en terre et paille. Malgré tout, on a l’agréable sensation d’être proche de la nature. L’aménagement est spartiate mais confortable : super lit double, deux couvertures bien chaudes disponibles, tables de chevet, petit banc, penderie, une prise électrique, coin salle de bain avec toilette, évier et douche (eau chaude ok).
Papa a opté pour une chambre dans le corps de logis – même type de confort – et il en fut ravi. Juste un peu de poussière m’a-t-il dit… mais bon… faut-il rappeler que nous sommes dans le désert ?
Investir dans une lampe frontale Decathlon ! Très pratique dans ce cas de figure, surtout lorsque l’on aime lire avant de s’endormir. Toujours avoir un petit bloc multiprises dans son sac de voyage (en l’occurence ici, il est nécessaire si l’on veut charger son téléphone et son ordinateur en même temps – par exemple).
Malgré le fait que le camp soit éloigné de la civilisation, il possède le wifi et la 4G fonctionne. Bien évidemment, le réseau est plus adapté pour recevoir ou envoyer un message que pour regarder une série Netflix ! Etant donné que ce n’est pas le but d’un tel voyage, c’est appréciable d’être partiellement déconnecté. Néanmoins, le lendemain je me suis levée tôt et j’ai pu travailler deux heures (avec vue sur le lever du soleil) jusqu’au réveil de mon papa. Malheureusement, je ne décroche jamais vraiment : (
Ensuite nous avons pris le petit-déjeuner (compris dans le prix de la chambre) typique marocain, tout simple et excellent. Tout ce que l’on aime !
C’est à ce moment que j’ai pensé très fort : je ne veux pas quitter cette région… pas déjà !
J’ai ouvert l’application Booking (merci la 4G dans le désert) et j’ai vu passer un logement à bas prix qui me semblait sympa – surtout sa situation au bord de l’oued Ourika.
J’avais un budget à respecter pour ce voyage (voir en haut de la page) et je savais qu’on ne l’atteignait pas encore.
En se dirigeant vers notre nouvelle destination nous avons fait un stop pour participer à une activité hautement touristique, mais à côté de laquelle nous ne pouvions pas passer… à savoir : LE dromadaire tour ! Nous avions demandé à Omar et Lotfi de nous recommander un stand (il y en a des dizaines et des dizaines), et papa a fait une balade de 30 minutes avec Ayoub (le gentil guide) et Awicha (le flegmatique dromadaire). C’est à cocher sur ta liste si tu veux une photo insolite. Ceci dit, j’ai hâte de pouvoir monter un dromadaire dans le vrai désert… avec un vrai but !
C’est un moment hors du temps. On sent qu’Omar a aménagé son espace avec le coeur. Le lieu est bien pensé et totalement dépaysant – loin du bling-bling des autres camps de la région. Je n’ai qu’un conseil à donner : au préalable, mets-toi d’accord avec Omar par écrit pour la prestation des repas. Ce que tu souhaites manger et le prix demandé par personne.
Une piscine est actuellement en construction : affaire à suivre.
Une bonne heure plus tard nous voilà dans la vallée de l’Ourika, lieu pour lequel j’avais eu un coup de coeur lors de ma première visite, il y a deux ans déjà.
L’hôtel Top Ourika se trouve le long de l’oued (rivière), sur la route principale. Nous sommes accueillis par Khalid, un très gentil jeune homme qui gère le lieu avec Hassan, tout aussi sympathique et prévenant. L’extérieur de l’hôtel semble à l’abandon… ce qui nous sera expliqué par le fait qu’il était fermé durant Ramadan et qu’il venait de rouvrir pour les réservations de l’Aïd. Tant mieux… nous sommes à nouveau presque seuls (avec une famille) et nous avons pu profiter du calme et du son apaisant de la rivière.
Les chambres sont décorées dans un style marocain vieillot (moulures, napperons, toile cirée, fleurs synthétiques…) mais très propres et tout à fait fonctionnelles : une literie agréable (très ferme) et une salle de bain avec douche Italienne, de la pression et de l’eau bien chaude (je le précise car ce n’est pas toujours le cas). Pour le prix c’est parfait ! Les petits plus : la petite piscine (non chauffée) qui doit être agréable en été, et bien sûr, le jardin bordant l’oued.
La carte défie toute concurrence ! Les grillades sont proposées au prix de vente au kg des bouchers à Casablanca.
Malheureusement, la viande était trop cuite et les frites froides, mais nous savons qu’avec l’iftar (rupture du jeûne) ce n’est pas toujours évident de s’organiser… c’est une période particulière et il faut le prendre en compte lorsqu’on voyage à ce moment. Il n’y a pas de salle de restaurant (ou alors elle était fermée) et c’était inimaginable de dîner dehors (surtout avec un senior) car le froid tombe rapidement dans la vallée. La solution proposée a été de prendre le repas dans la chambre, ce qui ne m’emballait pas à cause des odeurs. On le sait lorsque l’on réside ici : au Maroc on trouve toujours des solutions ! Ils nous ont donc ouvert un studio inoccupé et nous avons dîné à deux dans celui-ci… c’était franchement glauque, étrange et l’ambiance était froide ! Papa boudait. Après le dîner, il s’est installé devant Netflix sur mon ordinateur et je suis allée dormir.
Heureusement… le petit-déjeuner du lendemain (compris dans le prix de la chambre) lui a redonné le sourire. Nous l’avons dégusté sous le soleil matinal sur la terrasse de notre étage. Il était typique marocain et délicieux. En prime il a découvert l’Amlou et ce fut un coup de coeur ! Son humeur morose de la veille s’est envolée, et le trajet du retour à Casa s’est passé en musique et dans la bonne ambiance !
(Malheureusement, je n’ai pas de photo des repas.)
C’est un lieu parfait pour une étape. Le prix est raccord avec l’établissement. Une chose nous a interpellée : la décoration et l’éclairage disco extérieur branché le soir venu… les guirlandes colorées sont aveuglantes, elles n’éclairent pas certaines zones et éclairent excessivement d’autres. Le projet nous laisse dubitatifs. Ceci dit, c’est un choix qui semble réfléchit et il en faut pour tous les goûts bien entendu.
A savoir que nous étions à une période creuse de l’activité de la vallée, puisque tous (où presque) les restaurants au bord de l’oued étaient fermés. L’hôtel – se situant sur la route principale – doit être nettement moins calme en saison.
En conclusion, je recommande l’établissement pour une nuit : tu seras bien accueilli, la situation est idéale pour découvrir la vallée, l’hôtel est bien tenu, propre et le prix est attractif.
(Photo des restos où l’on peut déguster un plat les pieds dans l’eau pour une cinquantaine de dirhams. Elle a été prise en mai 2023.)
Total