Nous habitons au Maroc depuis 5 mois et c’est notre première sortie en dehors de Casablanca.
Marrakech nous semblait être LA destination à découvrir. Elle était en haut de la liste !
5 jours / 4 nuits
En bus CTM depuis Casablanca
Quatre
Logement & petit-déjeuner
Une chambre de quatre
Non défini
7083 dhs - 680€
Nous voilà partis !
Le 4 novembre 2019 nous prenons le car CTM pour nous rendre dans la ville ocre dont on nous a tant parlé.
Nous sommes au Maroc depuis quatre mois maintenant et ne sommes pas encore sortis de Casablanca. C’est essentiel de prendre nos marques avec l’environnement avoisinant avant de partir à la découverte du pays.
Quelle ville allons-nous visiter en premier ?
En réalité la question ne s’est pas vraiment posée : chaque voisin rencontré, chaque marocain – du hanout à l’assureur en passant par le banquier – nous disait : vous êtes allés à Marrakech ? Non ??? Allez-y ! Vous allez adorer, c’est une ville magique !
La mois de novembre étant plus calme niveau boulot, les enfants en vacances, nous voilà disponibles pour notre premier trip marocain. Sans voiture à l’époque, nous hésitons à partir en train ou en car… je ne sais plus exactement pour quelle raison, nous choisissons le car (CTM Premium) et nous en gardons une bonne expérience, je ne peux que recommander.
Le véhicule est propre, les sièges confortables et il y a des sanitaires.
Durée du trajet : 2h45
Prix : 150 dhs par personne (août 2024)
A titre de comparaison, le train coûte 215 dhs par personne en première classe (août 2024)
Nous voilà partis pour Marrakech sous un ciel bleu électrique et une température clémente.
En approchant de la destination, la première chose qui nous frappe c’est la couleur de la terre. Effectivement elle est ocre… c’est juste magnifique, nous sommes sur une autre planète et j’ai le sentiment d’être dans un film !
L’Atlas se profile au loin et le trafic se densifie.
La circulation à Casablanca est catastrophique (bien que j’aie appris à l’aimer), mais il faut avouer qu’à Marrakech c’est pire encore. Il y a des scooters absolument partout, on sent la nervosité ambiante, sans parler des touristes qui traversent la rue comme s’ils étaient en Europe (c’est dangereux). La chaleur n’aide pas, l’ambiance est « légèrement » oppressante.
Le car nous dépose à la station et nous prenons un taxi jusqu’à une des portes d’entrée de la médina (mentionnée au préalable par le gérant du Riad).
Les taximen de cette ville essaieront – pratiquement toujours – de te faire payer plein pot, ville hautement touristique oblige. J’ai déjà tout vécu : ils n’enclenchent pas le compteur, ou ce dernier est trafiqué et tourne deux fois plus vite, ils te demandent un prix forfaitaire exorbitant du genre 100 dhs pour faire un trajet qui en coûte 15. Bref, c’est à la débrouille… à toi de négocier au mieux.
A savoir que lorsque tu montes dans un petit taxi (beige), le montant minimal est de 7,50 dhs, ensuite cela dépend des kilomètres parcourus et des temps de pause (feux, embouteillages, etc…). Ils peuvent accueillir trois personnes maximum.
Arrivés à la dite porte, nous sommes envahis par les porteurs qui te proposent de prendre tes bagages et les amener à ton logement.
(Je fais une parenthèse ici pour souligner qu’au Maroc il existe énormément de petits métiers informels. Beaucoup de personnes subviennent à leurs besoins – et ceux de leurs familles – grâce à cela. Dans un premier temps ça peut paraître oppressant car tu es constamment sollicité, mais une fois cette donnée intégrée, tu le perçois différemment. Libre à toi d’accepter leur aide ou pas et donner le montant que tu estimes juste en échange du service rendu. L’idéal étant de convenir du montant préalablement afin d’ éviter les désagréments et les râleries par la suite. Parfois ils te forcent la main et, dans ce cas là, reste ferme – si tu ne souhaites pas leur aide.)
Le Riad se trouve à quelques minutes de marche depuis la place où le taxi nous a déposé.
Et là… très belle surprise !
Je précise que nous n’avions jamais mis un pied dans un Riad auparavant.
Le Riad Dar Azul se trouve dans une petite ruelle de la médina à l’opposé de la place Jemaa el-Fna (hamdoullilah, Dieu merci… j’y reviendrai plus tard). La porte pour y accéder est très basse de sorte que mon géant de mari doit se plier en deux pour entrer.
Sur la droite une petite réception sans prétention, et devant nous le patio, le tout joliment décoré et accueillant.
Nous recevons un thé de bienvenue et nous découvrons notre chambre familiale : un lit deux personnes, un lit superposé et une salle de bain. Deux belles pièces propres et fonctionnelles.
N’ayant jamais été dans un Riad auparavant, une donnée m’avait échappée : il n’y a pas de fenêtre sur l’extérieur… de ce fait, elles s’ouvrent sur le patio. Le Riad de Mustapha était très calme lorsque nous y sommes allés, mais par la suite nous avons découvert – dans d’autres établissements – les joies du vivre ensemble ! Adieu l’intimité, tu vis avec tes voisins, et j’irais jusqu’à dire… tous les clients de la maison.
C’est néanmoins une expérience à vivre et je t’ invite à ne pas passer à côté. Non seulement c’est convivial mais c’est aussi enrichissant. Les propriétaires de Riad partent souvent de rien : ils achètent une ruine et lui rendent son histoire. De ce fait, ils en sont fiers et ne sont pas avares d’anecdotes sur le passé de la maison, de la ruelle, du quartier,…
Etant donné que le nombre de lits est limité (comparé à un hôtel classique), ça leur laisse également le temps pour te conseiller sur la ville, les visites, les excursions etc…
Petite chose à savoir : privilégie la réservation à l’établissement directement. Booking et consorts retiennent un commission important pour pouvoir fonctionner. Lorsque tu bookes ta chambre directement au proprio, souvent il te propose une réduction – ou tu la demandes ! Je ne perds jamais le nord. 😅
Nous sommes restés 5 jours : du lundi au vendredi, et ne sommes pas sortis de la médina. Un ami belge nous a rejoint le mardi.
Malheureusement, j’ai peu de photos de ce séjour. Le lundi c’était la découverte des environs, le mardi l’accueil de notre ami et le mercredi… je l’ai passé sur le rooftop, pendue au téléphone avec le Togo, la France et l’ Espagne. J’ai vécu la plus grosse frayeur de ma vie ! Ma fille était en tour du monde et s’est chopée la malaria au Togo. Son état s’est fortement dégradé ce jour là… je pensais ne plus jamais la revoir. Moi à Marrakech, elle au Togo et son assurance santé (dont je tairai le nom : d’une incompétance inimaginable), avec qui j’avais alternativement un interlocuteur à Paris et en Espagne, jamais le même, de sorte à devoir répéter l’histoire inlassablement et ce, durant toute la journée. Bref, tout est bien qui finit bien mais ce jour restera gravé dans ma mémoire. Le jeudi il a fallu m’en remettre, j’avais de petits yeux et le coeur gros. Et le vendredi nous rentrions à Casa.
Nous avons tout de même déambuler dans la médina que l’on a fini par connaître par coeur ! Les habitants près du Riad nous appelaient les voisins et nous parlaient comme si nous nous connaissions depuis toujours. Nous avions déjà nos petites habitudes : tel hanout (épicier), tel vendeur de sandwiches, tel vendeur de jus, etc… Au Maroc on se sent vite chez soi, le marocain n’a pas son pareil pour t’intégrer.
Nous avons beaucoup aimé ce côté – calme – de la médina, loin de la foule et la folie touristique de Marrakech. En même temps, il suffit de marcher 10-15 minutes (si tu ne te perds pas) pour être dans la place, ou devrais-je dire SUR la place… Jemaa el-Fna.
Nous y voilà. Nous arrivons au point sensible, celui qui me fait dire que je déteste Marrakech !
Mais je l’aime aussi.
J’ y suis retournée plusieurs fois (et j’y retournerai encore), j’aurai l’occasion de détailler plus amplement mon avis sur cette ville hautement touristique. A l’origine cette place a une belle histoire (j’y consacrerai un article), mais aujourd’hui c’est devenu du grand n’importe quoi… SAUF le matin tôt.
Je suis honnête avec toi, je ne comprends pas l’engouement… si ce n’est pouvoir dire à tout le monde lors de son retour de vacances: je suis allé sur la place Jemaa el-Fna, c’était magique !
Magique ? Comment te dire ? Que trouves-tu de magique dans le fait de te faire harceler tous les deux mètres par un vendeur de breloques, un charmeur de serpent, une tatoueuse de henné et j’en passe… Sans parler du fait qu’elle est surpeuplée et irrespirable. Les touristes se bousculent comme s’ils étaient devant l’entrée du concert de David Bowie !
Vraiment ça m’échappe.
J’insiste sur le fait que si tu t’y rends le matin tôt, je dirais entre 8h00 et 9h00, elle est agréable. Il y a déjà les vendeurs de fleurs et les échoppes à jus – tenues pas des mecs calmes, pas encore excités par la folie ambiante de l’après-midi. Tu peux également déguster un bon petit déjeuner marocain avec vue pour 150 dhs (14€) à deux.
Nous avons fait une balade en calèche… si si, c’est vrai !
Les enfants y tenaient, moi pas du tout… mais comment refuser ?
Je demande le prix à un vendeur avec qui j’avais sympathisé. Il me répond : ce sont des arnaqueurs, ne te laisse pas faire, 100 dhs pour vous trois c’est bien assez. Me voilà partie enquêter auprès des cochers. Ils me proposent 300-350 ! Je refuse évidemment, mais ils n’essayent même pas de me rattraper pour négocier. Finalement, un monsieur accepte pour 150, il a tellement râlé qu’il ne nous a pas adressé une seule fois la parole durant la balade de 40min, nous emmenant dans la nouvelle ville voir les boîtes de nuit… je lui ai gentiment expliqué que nous n’étions pas très intéressés par cette facette de Marrakech et que nous préférerions l’ancienne ville. De mauvaise grâce, il m’a entendue et a respecté mon souhait, mais sincèrement… je n’en garde pas un souvenir impérissable. 😂
Les enfants étaient heureux, c’est le principal.
C’est vrai, je l’avoue, cette ville est magique : tu en prends plein les yeux, les oreilles, le nez et tu es véritablement transporté dans le conte des Mille et Une Nuits – en tout cas c’est comme ça que je le ressens lorsque j’y vais.
Elle me fascine et en même temps m’exaspère au plus au point. La faute à qui ? Selon moi au tourisme de masse. Ça met tout le monde sous pression, même les vendeurs du Souk.
Je parlais avec un monsieur du prix de ses babouches comparé à Casablanca. Le mec était désespéré, il m’a dit : tu ne te rends pas compte du montant du loyer ici, je n’ai pas le choix. Ce qui – à mon sens – peut expliquer qu’ils soient parfois agressifs.
Je me souviens d’un vendeur qui m’a littéralement lancé le collier que j’avais acheté au visage parce que j’avais trop négocié… il était fâché. Il me l’a vendu mais de mauvaise grâce. Du coup, le souvenir étant pas top, je l’ai remisé dans un tiroir et je ne le porte jamais ! 😅
Au delà de ça, il y a des lieux magnifiques tel que le Jardin Majorelle (où je conseille fortement d’aller à la première heure matinale – sous réservation via leur site), des restos sympas, des hammams sublimes, tous les coins calmes et authentiques de la médina à visiter, les parties commerçantes et les souks zen (car loin de LA place) où s’approvisionner.
Bref, ce que j’ai envie de dire c’est qu’il y en a pour tous les goûts et qu’il te faudra déambuler et te perdre (nous sommes spécialistes en la matière) pour faire ton propre avis. Par exemple, nous ce que l’on adore ce sont les sandwiches de rue à 10 dhs ! Chacun son kiffe donc… 😁
Je ne parlerai pas du côté Kech By Night car je ne le connais pas et ne l’ai pas expérimenté. Qui sait ? Peut être un jour…si je croule sous les dirhams ! 😉
Dans un prochain article je développerai le séjour (3 jours) passé avec ma descendance, rien qu’à nous deux : un top Riad, un top resto, un top hammam et une belle journée en dehors des remparts. On a adoré ce moment entre fille dans la ville ocre.
Dans un autre encore, je te parlerai de notre coup de coeur +++ pour les alentours, avec comme point culminant… le Haut-Atlas. ❤️
N’hésite pas à m’écrire. Je lis tous les mails et j’ y réponds. N’oublie pas que le monde ne s’est pas fait en un jour, je ne peux pas tout développer dans un seul article, mais je prends en compte tes suggestions éventuelles.
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