Samedi 30 août 2025

Un an et six jours après la création du blog.
Deux mois et demi depuis mon dernier papier dans ce journal.
Il s’en est passé des choses… la session de juin du baccalauréat, les résultats, le départ de notre fils et notre séjour de cinq semaines en Belgique.
En prenant cette photo sur le vif pour illustrer cet article, je me suis rendue compte à quel point j’avais vieilli cette dernière année. Je suis marquée par l’âge, la vie, le stress, les angoisses, les soucis à gérer… par le soleil aussi, ce qui n’aide en rien bien entendu. Pourtant je vis la vie que j’ai choisie, je l’aime, je suis enthousiaste, motivée, heureuse et en accord avec moi-même. Ce qui m’a amenée à avoir une pensée pour les gens qui ne le sont pas. Les gens qui non seulement galèrent, mais qui subissent également, comme moi autrefois. Mon séjour en Belgique m’a d’autant plus confortée dans notre choix de vivre à l’étranger. Alors oui on rame, comme t’as pas idée je pense, mais on est heureux.
Cet été, une personne – qui n’a pas sa langue dans sa poche – m’a demandé avec beaucoup d’aplomb : si vous êtes partis c’est pour le coût de la vie non ? Sinon pourquoi vous seriez partis ?
Alors… comment te dire ?
Dans un premier temps, j’avoue avoir été un peu surprise par sa question si franche… finalement elle a osé dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. C’est bien.
Puis je lui ai répondu : on n’a jamais été autant dans la misère que depuis qu’on est parti. Vivre au Maroc n’est pas sans risque puisque nous n’avons aucune sécurité comme nous en avions au plat pays. De plus, le loyer, les soins de santé et la scolarité ont un coût très élevés. Ajouté à cela le fait que nous n’avons pas de rentrées régulières.
J’ai poursuivi en expliquant que si nous avions voulu une vie plan-plan nous serions restés en Belgique : nous aurions trouvé un job en entreprise avec tous les avantages que cela comporte. A deux nous aurions un revenu salarial de 4000€ mensuel au minimum et nous aurions organisé des barbecues insouciants avec les potes l’été et des raclettes au coin du feu avec nos familles l’hiver. Pour avoir vécu quarante ans dans ce pays, malgré son coût de la vie élevé, je sais que notre quotidien aurait été plus simple si nous étions restés.
Nous n’avons pas choisi la facilité, au contraire, le risque est bien là. Chaque jour les galères sont au coin de la rue, elles nous guettent et lorsque l’on en a réglée une, une autre apparait. Pour partir il faut être fort, avoir un mental d’acier, y croire jusque dans ses tripes et se battre sans cesse. A moins bien sûr d’obtenir un contrat d’expatrié ou d’avoir un revenu passif, ou encore un héritage sur son compte épargne. Si ce n’est pas le cas, migrer c’est se mettre en danger permanent.
Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Nous concernant la réponse est OUI. Car nous sommes partis non pas pour des questions financières mais pour être plus en accord avec nous-mêmes, pour retrouver des valeurs que nous avions perdues, pour se contenter à nouveau des choses simples et des petits plaisirs de la vie, pour croiser des visages souriants, des gens gentils et bienveillants, pour le soleil également. Nous avons tout cela ici, et bien plus encore ! Nous continuerons à braver l’adversité pour garder cette vie parce qu’elle est précieuse à nos yeux. Elle vaut bien les quelques rides autour ! Comme toujours, je reste disponible par email ou sur Insta pour en parler. Beau week-end à toutes et tous !